Légendes d'Eredane

Citation :

J'ai vu que l'Armée des Cieux était sombre et ne chevauchait plus dans le ciel. Les portes de glace du territoire des morts étaient ouvertes et le dieu déchu en sortit, couronné de fer et armé d'une épée de feu. Ses vêtements étaient souillé du sang des innocents et il châtia toutes les terres du monde. Il était le feu et l'ombre, et son nom était Douleur.

- Vesra Anu, Prophétie du Dernier Âge

Citation :

Les peuples d'Eredane connaissent peu de choses des continents qui se trouvent au-delà des mers. Certains racontent que les elfes du Premier Âge ont voyagé dans tous les recoins du monde, mais, même si de telles légendes sont vraies, leur savoir a été perdu au cours des siècles et ne fut pas partagé avec les sages des autres nations. Le peu que l'on sait nous vient des récits des colons dorns et sircasiens. Il y a bien longtemps, ils quittèrent leur vieux continent, Pellurie, pour s'installer en Eredane. Malheureusement, leurs écrits ne sont souvent guère plus que des contes populaires, et doivent être étudiés avec un grand sens critique.

A partir de fragments de l'Histoire du Vieil Empire, nous pouvons déterminer que la Pellurie est une terre apparemment plus grande qu'Eredane, et qu'"un jeune homme deviendra vieux et infirme avant d'avoir pu traverser entièrement le domaine d'un calife". Même si cette culture est réputée pour sa passion des exagérations, il n'en reste pas moins que la Pellurie semble être un vaste continent. Il est d'ailleurs peu probable que les territoires des "Califes" aient recouvert la totalité des terres. On sait que l'empire sircasien s'étendit jusqu'à la vallée de la rivière des Dorns au nord, mais on suppose que la chute du Vieil Empire au cours du Troisième Âge fut la conséquence d'une guerre contre un pouvoir rival situé à l'est, ainsi que d'une décadence interne, et de la perte des lointaines colonies de l'ouest (NDLR : sur Eredane, donc).

Les Dorns décrivent leur pays d'origine comme une terre composée de collines froides et arides, de vallées glaciales et de forêts profondes et recouvertes de neige. Les récits sircasiens, eux, font état de vastes et vertes prairies, de déserts sans fin et de majestueuses cités de pierre construites par les premiers hommes d'Aryth. Leurs légendes ne mentionnent jamais les anciennes fées, mais certaines évoquent des races effrayantes, qui haïssent toutes les autres et qui se nourrissent de chaire humaine. Des récits parlent d'hommes-bêtes et d'hommes-serpents, mais tout cela ressemble fort à de simples fables destinées à effrayer les enfants turbulents.

Citation :

Le devoir de tout homme est d'exceller, et quiconque ne cherche pas à améliorer sa position mourra sans honneur et sans valeur. Les hommes dignes chevaucheront à jamais aux côtés de l'Armée Céleste, mais le sheol (NDLR : caste la plus basse de la société sircasienne) sera condamné à fouler, seul, les endroits ténébreux.

- extrait du Sorshef Sahi (NDLR : texte religieux sircasien)

Citation :

Les guerres contre Izrador ont fait naître de grands héros au sein de toutes les races. Le souvenir de ces champions aide les insurgés humains à garder la foi et inspire les défenseurs fées qui luttent chaque jour contre l'Ombre. Parfois, même, la force qu'ils ont déployée pour combattre Izrador vit encore à travers les armes qu'ils utilisèrent jadis...

Aio Pied-léger survécut à la destruction de son village, mais il perdit tout ce qu'il chérissait cette nuit-là. Il fut livré comme esclave à un riche légat qui désirait un halfelin pour lui faire la cuisine. Il joua le jeu et apprit à ouvrir la serrure de son collier. Un jour, à la barbe du légat, il subtilisa un couteau en cuisine et s'introduisit jusque dans le campement endormi des orques. Quand il s'enfuit une heure plus tard, neuf orques gisaient morts dans leur lit. Les incursions nocturnes d'Aio continuèrent pendant plusieurs semaines, et bientôt, des histoires se mirent à circuler à propos de ses exploits et de son habileté. Il finit pourtant par être capturé et exécuté, mais sa lame tomba entre les mains de halfelins captifs, qui se firent eux-mêmes justice par la suite.

Citation :

Puldur était aussi grand forgeron qu'il était un guerrier bien charpenté ; on lui attribue de nombreux et fantastiques exploits. L'un d'entre eux est appelé le "Long Duel de la Passe d'Hanigor". Dernier survivant parmi les défenseurs d'Hanigor (NDLR : ancienne forteresse naine), Puldur parvint à tenir pendant trois jours et trois nuits face à une troupe de pillards composée d'une centaine d'orques. Les conteurs prétendent qu'il y a très longtemps, quand les orques possédaient encore un semblant d'honneur et de fierté, ils pouvaient être piqués au vif et accepter un duel à mort. Ainsi Puldur se battit en duel contre une bonne centaine d'orques, sans dormir ni se reposer, tenant sa position dans le froid et la solitude. En combat singulier, les orques n'avaient aucune chance face à la puissance de Puldur et de sa hache en mithral, et il les défit les uns après les autres. A l'aube du deuxième jour, les cadavres étaient si nombreux qu'ils bloquaient le passage, et les derniers orques avaient détalé à la faveur de la nuit. Les bardes disent que c'est la raison pour laquelle toutes les haches en mithral forgées dans les territoires nains portent encore aujourd'hui la marque du clan Puldur, et que l'on dit aussi que celui qui portera la hache du héros nain ne pourra jamais être battu en combat singulier, et ne connaîtra jamais ni la fatigue, ni le désespoir.

Citation :

Les légendes racontent qu'Elenial, une jeune elfe dont la famille a été massacrée par les orques à Althorin, aurait tué 27 élus d'Izrador avec une seule flèche. Se déplaçant furtivement à travers les ruines de la cité avec une unique flèche dans son carquois, elle tirait sur un guerrier égaré, le regardait mourir et s'approchait discrètement du corps pour récupérer son projectile, intact. Ainsi, patiemment, elle tua les orques, les uns après les autres, jusqu'à ce que l'armée se regroupe, apeurée, et décide de se lancer à la poursuite de la jeune elfe. On dit qu'elle tua le chef des orques d'une dernière flèche, avant d'être découpée en morceaux. Encore aujourd'hui, les archers elfes à court de flèches invoquent son nom tandis qu'ils tirent leurs derniers traits, comme pour implorer son aide. On dit du carquois d'Elenial (mais encore faudrait-il pouvoir le retrouver) qu'il y a toujours une flèche dedans.

Citation :

Quatre dormeurs en train de rêver,
Les Seigneurs des Ténèbres s'éveillent
Et viennent me chercher.
Noires corneilles sur le gibet perchées
Les Seigneurs des Ténèbres s'éveillent
Et viennent me chercher.

- comptine dorne

Les Cendarans

En 98 DA, une nouvelle prétendant qu'un culte de barbares dorns recrutait activement de jeunes Dorns atteignit Mont d'Acier. Les membres du culte, appelés les Cendarans, rendent hommage à un esprit, Cendara, qui prétend être un des légendaires Premiers Dorns, les ancêtres de la civilisation dorne. Quelle que soit la vérité, le pouvoir de cet esprit est indéniable. Des témoignages rapportent que d'un simple murmure, Cendara a détruit des patrouilles entières d'orques, et qu'elle a brusquement enlevé une quarantaine de fidèles des mains de la troupe de guerre de Ghothmub (NDLR : Capitaine de Guerre de la Légion du Crâne Eclaté), sur les bords de la rivière Coilin, en les projetant dans les airs. Ghothmub se serait juré de pourchasser les Cendarans et de les abattre jusqu'au dernier.

Cleite Fir

Ce personnage énigmatique, dont le nom signifie l'Homme de plumes, en nordique, est une sorte de mythe à Mont d'Acier, et il est considéré par beaucoup comme le gardien de la cité. Il apparaît sous les traits d'un voyageur portant une cape faite de plumes de corbeau. Cette cape, dont on dit que chaque plume a été prise d'un oiseau différent, lui a donné son nom.
On dit de Cleite Fir que c'est un druide très puissant, béni par les esprits des ancêtres, et qu'il est le gardien des anciens secrets. C'est un personnage mystérieux, et bien qu'il soit difficile de dire avec qui ou quoi il est allié, il s'oppose au règne de l'Ombre dans le Lia Rudh Emyn (NDLR : les Collines de Pierre Rouges, la région de Mont d'Acier). L'Homme de plumes apparaît souvent dans la cité, murmurant des mots d'encouragement à la population réduite en esclavage. Les serviteurs de l'Ombre semblent incapables de l'appréhender, car il peut se déplacer et disparaître sans laisser de trace dans les brumes et les fumées qui envahissent l'air de Cruach Emyn (NDLR : Mont d'Acier).
Où va-t-il? D'où vient-il? C'est un mystère, comme d'ailleurs tout ce qui le concerne. Certains pensent qu'il est le Gardien des Pierres (en référence au cercle de pierres ancestrales au sud de Cruach Emyn), le Porteur du bâton des Larmes d'ambre. Ces devoirs sacrés sont hérités des temps anciens, aussi vieux que les pierres elles-mêmes, et Cleite Fir est peut-être le dernier représentant d'une lignée ininterrompue d'hommes et de femmes chargés de cette tâche.

Le Brouillard qui tue

Les Elfes l'appellent Rudarà y Anàil, le "Souffle du Murmure". Les Orques le nomment Usarch Na'thang, le "Brouillard Qui Tue". Suintant du sol de la forêt, des feuilles, des épines et des troncs des plus vieux arbres, il devient rapidement une épaisse brume dans laquelle la vision est réduite de moitié. Quand le Rudarà y Anàil apparaît aux abords d'une patrouille d'Orques rampant dans les sous-bois d'Erethor, ceux-ci savent que l'heure de leur mort est arrivée. Le brouillard s'épaissit, une lumière inquiétante luit et un silence de mort envahit l'endroit, suivi un instant plus tard par la plainte des flèches io-carah, qui emportent leurs victimes avec une précision redoutable. Le brouillard s'évanouit alors comme il est venu, laissant la forêt silencieuse et vide de tout, à l'exception des corps inanimés des Orques. Dans son sillage, des ombres noires se déplacent avec légèreté parmi les cadavres. Les Ka Rudarrig, les Guerriers de la Brume au visage sinistre, viennent récupérer leurs précieuses flèches et s'assurer que les élus d'Izrador ne se relèveront pas en tant que morts-vivants.

L'Habitant de l'Obscurité

Son manteau est de la plus sombre couleur de la forêt, et de son arc il tire des flèches lourdes qu'il fabrique lui-même à partir des branches les plus solides du bois. Implacablement, ses flèches atteignent leurs cibles, tuant les Orques et mutilant les Fées, dès lors qu'ils ne respectent pas ses avertissements. Son identité étant plus secrète que les murmures du vent, les réfugiés humains en sont venus à l'appeler l'habitant de l'obscurité.

Nombreuses sont les légendes qui évoquent un elfe qui s'est engouffré dans l'obscurité qui a perverti une partie des Bois Orientaux. Plutôt que d'écouter le Murmure, il tend l'oreille vers les plaintes, les hurlements des morts et le crépitement du feu. Les Elfes disent qu'il est Aelgar, l'Elfe des Bois qui brisa toutes ses flèches alors qu'il siégeait au conseil de la Reine Sorcière quand elle lui interdit de rassembler une petite troupe pour venir en aide à son fils.

Le Chevalier de l'Anneau Glacé

Le Chevalier de l'Anneau Glacé est une légende des Montagnes Cornues, une apparition qui semble ne pas être affectée par la température glaciale de la Veradeen et par les hivers rudes. Il prétend que les étranges pierres monolithiques de la forêt font partie de sa demeure, et il affronte en duel ceux qui s'y introduisent sans permission. Son armure est de la couleur de l'ardoise, et sa monture est grise ou blanche, comme un ciel d'hiver. L'épée du chevalier est un long éclat de glace bleutée et son bouclier est orné d'un cercle de pierres noires sur un fond gris.

Si un mortel accepte de se battre en duel contre lui, le chevalier combat avec la violence de la tempête hivernale. Ses coups puissants résonnent comme des éclairs dans la vallée. Si le chevalier de l'anneau glacé porte la première attaque, le vent se lève et chasse tous les intrus du cercle de pierres, qui disparaît derrière un blizzard soudain (jusqu'à ce que d'autres mortels tombent dessus un jour prochain). Si un mortel parvient à porter le premier coup, le vent tombe, et le chevalier met fin au combat. Il offre alors un cadeau à son adversaire. Ce présent peut être un conte, mais on dit aussi que le chevalier sait tout ce qui se passe dans ces terres hivernales et qu'il peut répondre à n'importe quelle question avant de se dissiper dans le vent.

Le torque de Dythys-Ire

Dythys-Ire était un dworg qui combatit à la bataille de Thardun en 44 DA. Alors que les nains kurguns du clan Thardun opposaient une défense désespérée à l'amrée orque qui les assiégeait, Dythys-Ire se dressa sur une crête dominant le fort. Rugissant un défi à Izrador et à ses monstrueux rejetons, le dworg chargea le flanc de l'armée orque, semant la désolation autour de lui à l'aide d'une effrayante hache de guerre à double tranchant. A son cou, un torque d'argent luisait d'une lueur rouge à la lumière du soleil couchant, présageant la quantité de sang qui serait versé avant l'aube. Les légendes du clan Thardun disent que Dythys-Ire combattit du crépuscule jusqu'à l'aube et ne faiblit jamais, malgré de profondes blessures, alors que les cadavres orques s'amoncelaient autour de lui. A l'aube, les nains réussirent une percée poru rejoindre le courageux guerrier, éparpillant leurs ennemis. Au moment où Dothin O'akan et ses fidèles soldats atteignaient Dythys-Ire, le dworg s'effondra. Bien que les orques aient été éliminés pratiquement jusqu'au dernier, il ne vit jamais les fruits de son incroyable victoire. Les nains de Thardun offrirent à Dythys-Ire les funérailles réservées aux plus grands champions et les conteurs composèrent une ballade épique pour commémorer ses hauts-faits. Trente ans plus tard, Thardun fut envahie par une horde d'orques et leurs tombes furent probablement pillées.

Le torque de Dythys-Ire est fait de fils d'argent tressés en une épaisse corde torsadée terminée à chaque extrémité par un disque surmonté d'une gravure de main. Un des disques est gravé d'une main en forme de poing serré, et l'autre d'une main ouverte aux doigts recourbés comme des griffes. LE torque se ferme en insérant le poing dans la main aux doigts griffus pour former un cercle.

L'Alliance des cendres

Cet anneau a été fabriqué à partir des ossements de guerriers dorns qui combattirent sur le Long Rempart au cours de la seconde invasion d'Izrador. Ces guerriers furent tous tués au même instant par le souffle ardent d'un des premiers dragons qui apparurent du Nord. Ces pertes ne représentèrent pas grand-chose, mais elles furent les premières d'un gigantesque massacre orchestré par les dragons, des froides forêts de la Veradeen jusqu'aux escarpements des Kaladrunes. De cette première tempête de feu naquit un anneau d'un grand pouvoir, l'Alliance des cendres.

L'anneau a eu beaucoup de porteurs au gré des années, et tous utilisèrent ses pouvoirs pour accomplir leur quête personnelle ou servir leur but. dès que ces derniers perdaient le sens de leur quête, ils ressentaient une étrange tristesse lorsqu'ils portaient l'anneau. Né du souffle des dragons, l'objet désire plus que tout être utilisé, et à bon escient. Il ne supporte pas d'être porté par une personne qui n'a pas d'objectif et qui reste assise à attendre que les choses se passent. La nature de l'anneau fait qu'il est toujours passé de main en main, de guerrier en guerrier, sans qu'il ne soit jamais un objet de convoitise entre eux.

Le dernier possesseur connu de l'alliance était un gnome contrebandier qui l'utilisait pour ses activités illégales. Il employa les pouvoirs les moins puissants de l'anneau avec précaution, afin d'éviter de se faire repérer par les légats et les gardes auxquels il était constamment confronté. Avant d'avoir pu libérer les plus puissants pouvoirs de l'anneau, il fut capturé, et l'anneau fut saisi avec le reste de ses biens. L'objet fut ensuite en possession d'une bande de gobelins qui patrouillait le long des berges de la rivière d'Eren, à l'ouest de Zorgeth. Le chef des gobelours le transportait dans son sac sans savoir à quels pouvoirs il aurait eu accès s'il avait enfilé à son doigt cet objet en os de piètre manufacture.

Le carquois d'Elenial

Citation :

Les légendes racontent qu'Elenial, une jeune elfe dont la famille a été massacrée par les orques à Althorin, aurait tué 27 élus d'Izrador avec une seule flèche. Se déplaçant furtivement à travers les ruines de la cité avec une unique flèche dans son carquois, elle tirait sur un guerrier égaré, le regardait mourir et s'approchait discrètement du corps pour récupérer son projectile, intact. Ainsi, patiemment, elle tua les orques, les uns après les autres, jusqu'à ce que l'armée se regroupe, apeurée, et décide de se lancer à la poursuite de la jeune elfe. On dit qu'elle tua le chef des orques d'une dernière flèche, avant d'être découpée en morceaux. Encore aujourd'hui, les archers elfes à court de flèches invoquent son nom tandis qu'ils tirent leurs derniers traits, comme pour implorer son aide. On dit du carquois d'Elenial (mais encore faudrait-il pouvoir le retrouver) qu'il y a toujours une flèche dedans.

Ce carquois magique est étroitement lié à la légende d'Elenial, cette jeune fille elfe qui se vengea en faisant couler le sang des serviteurs de l'Ombre qui avaient assassiné sa famille. Aujourd'hui encore, on peut lire dans tous les grimoires d'Eredane que le carquois porte son nom. Emus par le chagrin de la jeune fille et rendus furieux par l'armée d'orques et d'hommes pervertis qui détruisaient et incendiaient la forêt elfique, les esprits des arbres enchantèrent le carquois de la jeune elfe pour l'aider à se venger. Trop occupée à faire un carnage dans les rangs orques, Elenial ne remarqua même pas que son combat frénétique bénéficiait de cette aide magique, et les orques qui la tuèrent abandonnèrent simplement son carquois près de son cadavre.

Le carquois est fait d'un cuir de qualité, et cousu avec les tendons d'un ours sanguinaire. Tant que son porteur utilise un arc court ou un arc long, le carquois contiendra toujours au moins une flèche.

La dague sanglante

Citation :

Aio Pied-léger survécut à la destruction de son village, mais il perdit tout ce qu'il chérissait cette nuit-là. Il fut livré comme esclave à un riche légat qui désirait un halfelin pour lui faire la cuisine. Il joua le jeu et apprit à ouvrir la serrure de son collier. Un jour, à la barbe du légat, il subtilisa un couteau en cuisine et s'introduisit jusque dans le campement endormi des orques. Quand il s'enfuit une heure plus tard, neuf orques gisaient morts dans leur lit. Les incursions nocturnes d'Aio continuèrent pendant plusieurs semaines, et bientôt, des histoires se mirent à circuler à propos de ses exploits et de son habileté. Il finit pourtant par être capturé et exécuté, mais sa lame tomba entre les mains de halfelins captifs, qui se firent eux-mêmes justice par la suite.

Un halfelin nommé Aio Pied-Léger utilisa ce poignard pour prendre sa revanche sur les envahisseurs orques qui avaient massacré sa famille. A mesure que le nombre d'orques tués dans leur sommeil grandissait, la haine et la détermination d'Aio devinrent parties intégrantes de son arme. Il fut capturé puis executé, mais il avait auparavant réussi à apprendre à quelques esclaves dévoués ses techniques de discrétion, de tromperie et d'assassinat, et, ainsi, naquirent les premières dagues vengeresses.

A première vue, la Dague sanglante ressemble à un simple couteau de cuisine, mais il suffit de la prendre en main pour découvrir ses pouvoirs magiques. On dit que si son porteur meurt (généralement par ses maîtres, en punition pour les crimes qu'il a commis), la dague disparaît mystérieusement , pour réapparaître dans les mains d'un esclave halfelin prêt à faire des ravages dans les rangs des serviteurs de l'Ombre.

La chope du nain

Une bonne chope en terre cuite fabriqué par Braroth Pierrelevée. La magie qui l’anime l’empêche de se briser au moindre choc. Braroth a écrit dessus une bonne veille chanson paillarde naine. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il employait une encre magique recherchée par de nombreux Arcanistes. Alors qu’il écrivait en chantant cette chanson, la magie opéra et enchanta cette chope. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre le pouvoir de la chope car Braroth avait pour habitude de crier « A BOIRE » à chaque fois qu’il rentrait dans une auberge. En plus, la chanson commence par ces même mots…

L'épée des deux peuples

Cette épée bâtarde possède une étrange histoire, car elle fut forgée de conserve par un nain et un elfe. Ils apportèrent lors de sa confection un étrange mélange de leur savoir-faire. Destinée à un roi humain dont le nom est oublié depuis longtemps, cette épée est d’une résistance incroyable. On dit qu’elle ne s’émousse jamais et qu’elle n’a jamais été abimée lors d’un combat. On raconte aussi que dans les mains d’un expert, elle est capable de trancher le roc. Tout ceci n’est sans doute qu’une légende, mais la dernière fois qu’on a vu cette arme, c’était lors d’un combat épique entre un homme et des orques. Un des compagnons de cet homme, une barde, écrivit un récit sur ce combat. Le voici :

« Notre quête consistait à délivrer une jeune arcaniste très prometteuse pour la résistance d’Eredane face à l’avancée de l’Ombre. Je devais collaborer avec un nain du nom de Targish MontagneBrûlante, ainsi qu’avec Rollon, un homme du Nord séduisant, pourvu d’une solide réputation, mais de nature solitaire. Il avait la prestance de ces anciens seigneurs de l’âge d’or.

Tout s’était bien déroulé, jusqu’au moment ou une sentinelle nous repéra et sonna l’alarme. Très vite une patrouille d’orques, impressionnante par le nombre, ainsi que des Worg, commencèrent à nous pourchasser. Je ne sais pas pourquoi cette fille était si importante mais, en tout cas, ils ne voulaient pas nous lâcher et, très vite, une autre patrouille les rejoignit. Nous pûmes les tenir à distance pendant deux jours, mais, à l’aube du troisième, ils nous rattrapèrent au pied d’une colline boisée. Je me souviendrai toujours des paroles de Rollon, au moment où, nous regardant, il dit : “Continuez, je vais les retenir. Je vous rejoindrai plus tard.” Son expression et son ton ne laissaient place à aucune discussion, et pourtant le nain osa lui rétorquer que nous ne le reverrions jamais s’il restait là, seul. Rollon sourit, et lui répliqua à son tour, désignant la jeune femme : “ Il est dit que je ne dois pas mourir ici et, même si c’était le cas, sa vie à elle est plus importante que la mienne au regard du détachement d’orques qui nous poursuit… Continuez ! ”

Nous continuâmes donc à grimper sur cette colline, non sans avant avoir eu le temps de voir Rollon courir avec un sourire de dément vers les orques. Une fois le sommet atteint, le nain et moi nous retournâmes pour voir si le guerrier était encore en vie. Ce brave tenait en respect plusieurs orques, et le nombre de corps autour de lui était impressionnant. Même quand un troll l’attaqua, il ne perdit pas pied ! Il évita de justesse un coup qui aurait brisé un roc, et coupa le bras de l’infortuné troll avec une facilité qui me laissa dans un état d’incompréhension. Jamais auparavant, je n’avais vu une arme capable d’une telle prouesse. Cet homme se battait comme ces étranges félins de la jungle des elfes, avec ruse et puissance, mais surtout sans peur de la mort. D’une voix grave et remplie de respect, le nain dit : “ Cet homme se bat comme un nain ! ”, à quoi je lui répondis : “ Oui, mais avec plus de charme ”. Le son du rire du nain qui s’éloignait me fit comprendre que nous ne pouvions plus attendre. Ce fut la dernière fois que nous revîmes et entendîmes parler de l’homme du Nord.»

Simine Pierre de lune.

Nul ne sait si l’homme du Nord est mort, et encore moins où se situe maintenant cette épée. Elle est peut-être dans les mains des orques, ou simplement au pied d’une colline boisée recouverte de mousse, à attendre un homme qui mérite de la porter.

[note : l'épée fut finalement retrouvée, brisée, par un groupe de Caransils. Elle fut reforgée à Caradul par la Reine Sorcière elle-même, qui lui permit de retrouver ses pouvoirs d'antan.]

Fantôme

On dit des citoyens de l'infortunée ville de Nalford qu'ils furent les premiers à se dresser contre l'Ombre quand les armées sombres descendirent vers le sud à la fin du Premier Âge. Il est certain que, comme les premières autres cités attaquées par les forces d'Izrador, Nalford a souffert des plus terribles atrocités de la guerre. Les orques qui abattirent les remparts construits à la hâte eurent enfin l'occasion d'exprimer leurs pulsions sanglantes, après des années de préparation, et ils brûlèrent et pillèrent la ville.

L'histoire dit que, depuis, Nalford rejoue cette bataille chaque nuit de pleine lune, dans une sorte d'étrange ballet fantomatique. Ces nuits-là, des spectres blafards hantent les rues ; ils se battent contre des ennemis qui n'existent pas , et tentent en vain d'éteindre les flammes éthérées qui brûlent leurs maisons. Toute personne prise à l'intérieur de la cité lors de ce phénomène est aspirée dans ce rêve et devient un ennemi des fantômes.

L'un de ces fantômes était le représentant de l'ordre de la ville, un grand Dorn appelé Wulf Engnar, qui devait sa renommée autant à son habileté au combat qu'à son penchant pour la boisson. On peut encore entendre les puissants chants de guerre de Wulf quand la ville se remet à brûler lors des nuits de pleine lune, et même les autres nuits, on dit que l'on peut les deviner si on tend l'oreille. La présence et la forte personnalité de Wulf le font paraître beaucoup plus réel que les autres spectres de la cité, et la grande épée à deux mains qu'il manie durant les deux dernières heures du ballet fantomatique est devenue une arme magique puissante. Cette épée, qui prend consistance lors des nuits de pleine lune, a empalé bon nombre de fantômes au cours des siècles. Le fantôme de Wulf possède encore son libre arbitre, dans une certaine mesure du moins, et il pourrait très bien offrir son arme à une personne assez brave et valeureuse contre la promesse que celle-ci tuera les descendants de ceux qui ont ravagé son foyer.

La pierre d'Eris

Cette pierre fut trouvée dans la main d'un général elfe qui mit un terme à la première des incursions de l'Ombre. Une lumière pulsait faiblement à l'intérieur de la pierre, comme un coeur qui bat. Quand on retira la pierre de la main du général, le corps de celui-ci tomba en poussière. Malgré ce présage inquiétant, celui qui ramassa la pierre comprit quel pouvoir il avait en main et l'utilisa à bon escient durant la campagne militaire qui renvoya dans leurs demeures septentrionales les survivants orques et gobelins.

La pierre d'Eris est un bloc de quartz translucide de la taille d'un poing, à l'intérieur duquel rayonne une lumière bleu-vert. Cette lumière devient plus vive lorsque la pierre est utilisée. Tant qu'il tient la pierre, le porteur peut lancer le sort lumière à volonté.

Armes Ancestrales

Les armes ancestrales furent créées par l’Arcaniste Dorn Igald Hendricksen, désespéré par l’effondrement de la culture Dorn au cours des années qui suivirent l’avènement du Troisième Âge. Igald avait étudié avec les elfes et apprit leurs secrets liés à la préparation de l’esprit d’une personne pour la mort et à sa préservation après le décès. Il revint à Riismark fort de cette connaissance et soumit son idée de préserver le savoir et l’héritage de son clan à travers la création de grandes armes. Le moment était bien choisi, car le Mhor (chef de guerre) de son clan était mourant et désirait transmettre son savoir et ses compétences à son jeune fils.
L’esprit du Mhor fut transféré dans sa grande épée. Lorsque son fils eut atteint sa majorité, il porta l’épée et libéra sa sagesse. Alors qu’il vieillissait, il s’assura que son esprit soit à jamais lié lui aussi à la lame de son arme. Avec le temps, la connaissance du rituel se répandit au sein des autres clans Dorns et finalement chez les nains.

À l’aube du Dernier Âge, tandis que l’Ombre s’évertue à détruire toute forme de savoir, les armes ancestrales sont devenues un des meilleurs moyens pour préserver le savoir et l’héritage des ancêtres, en attendant le jour où l’Ombre sera vaincue.

Les armes ancestrales conservent la personnalité et les compétences des individus qui les ont portées et qui ont lié leur esprit à elles lorsqu’ils sont morts. La plupart des armes ancestrales ont été créées à partir des esprits d’une même famille ou d’un même clan. Dans les mains d’une personne n’appartenant pas à la famille ou au clan, l’épée se comporte comme une arme de maître, mais rien de plus. Ces armes accordent des compétences et des dons à leur porteur, mais aussi une connaissance du passé, voire même un savoir perdu. Après plus d’un siècle sous le règne de l’Ombre, l’histoire et le savoir stocké dans ces armes peuvent s’avérer bien plus précieux que les propriétés magiques qu’elles procurent.

Silence et Rage

L'origine de ces couteaux de combat légendaires est inconnue. La plupart des érudits s'entendent sur le fait qu'ils seraient apparus pour la première fois sur le champ de bataille d'Eris Aman, pendant l'invasion orque qui eut lieu à la fin du Premier Âge. Bien que la Bataille des Trois Royaumes ne fût pas la plus grande de l'histoire d'Eredane, les érudits s'accordent pour dire qu'elle fut la plus importante. Si l'alliance des défenseurs n'avait pas arrêté les hordes orques, il est très probable qu'Erethor aurait succombé au cours des semaines suivantes. De même, sans les elfes, le reste d'Eredane serait tombé à son tour.

Parmi les nombreux objets magiques qui apparurent sur ce glorieux champ de bataille, les couteaux connus sous les noms de Silence et Rage sont encore mentionnés dans de très nombreuses légendes et chansons. On dit qu'ils furent utilisés par de nombreux grands héros elfes au cours des combats, mais que peu d'entre eux survécurent. Certains pensent que les couteaux sont en fait deux esprits capable de prendre possession d'armes et de leur insuffler des pouvoirs magiques. Tout ceci n'est que légende, comme peuvent l'attester les porteurs des couteaux ou ceux qui les ont affrontés. Les couteaux ont leur volonté propre et ils ne peuvent être maniés que par ceux qui souhaitent les utiliser pour la défense de la grande forêt d'Erethor. Après la Bataille des Trois Royaumes, les deux objets furent perdus pendant deux cents ans, avant de réapparaître pendant l'invasion sarcosienne. A cette époque, ils furent utilisés par les assassins elfes dont la mission était d'approcher et de tuer les généraux sarcosiens pendant la bataille de Pethurin au cours de laquelle les elfes forcèrent les Sarcosiens à battre en retraite et à signer un traité de paix. Les couteaux disparurent une nouvelle fois, et bien que tous attendaient qu'ils réapparaissent pour défendre le territoire des elfes, on ne les a jamais revus, ni pendant le deuxième guerre contre Izrador, ni pendant la troisième? Personne ne sait où se trouvent les couteaux aujourd'hui, et leur disparition est depuis longtemps interprétée comme un mauvais présage au sein du peuple elfe.

[note : depuis, ils ont été retrouvés, non loin d'Autilar et ramenés avec précaution et respect à Caradul. La décision de la Reine Sorcière de confier un tel héritage elfique à un arcaniste sarcosien a laissé plus d'un elfe dubitatif, voire mécontent. Mais peut-être avait elle une excellente raison de le faire...]