MIDNIGHT
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 La vie sous le joug de l'Ombre

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AuteurMessage
Izrador

Izrador



Fiche de perso
Classe(s): Dieu du Mal
XP:
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MessageSujet: La vie sous le joug de l'Ombre   La vie sous le joug de l'Ombre I_icon_minitimeMar 6 Juil - 8:46

Citation :
A l'aube, le chef nous réveilla et nous dit qu'il était l'heure. Tout le village se rangea en ligne le long du champ de maïs, qui ne portait désormais que quelques tiges coupées et les derniers débris de la récolte. Il avait fallu quatre jours de travail pour engranger tout le fourrage pour l'hiver. Non loin, les enclos des chèvres et des boros (NDLR : espèce de gros boeuf) étaient pleins d'animaux bruyants et affamés. Dans le village, tous les volets et toutes les portes étaient grands ouverts, et les foyers étaient froids.Aujourd'hui, c'était le jour de la dîme. Nous attendions là, en ligne, depuis plus de trois heures, avant qu'ils n'arrivent.

Le légat chevauchait en tête du cortège, en compagnie de ses gardes. Huit chariots entrèrent dans le village. Le chef, tête baissée, s'approcha du légat et annonça notre volonté de payer la dîme au dieu sombre. D'un geste de la main accompagné d'un grognement, le légat écarta le chef du village et envoya les orques dans les maisons et les granges. Peu de temps après, le bruit de meubles que l'on brisait parvint à nos oreilles. J'entendis les cris des gens que l'on brutalisait. Je les ignorais. Il valait mieux ne pas les entendre. Les femmes se blottirent contre leurs maris en essayant de retenir leurs sanglots. Puis les orques revinrent et désignèrent des hommes pour charger les chariots. Midi était passé quand ceux-ci furent complètement chargés. Sept dixièmes de la récolte furent ainsi emportées, ainsi que le bétail effrayé, attaché pour le trajet de retour vers la cité de Bastion.

Quand tout fut terminé, le légat annonça que nous bénéficiions de la bénédiction du dieu sombre et loua la sagesse de notre chef car il n'avait pas tenté de dissimuler une partie de la récolte. avant de partir, il nous rappela que le dieu sombre ne punissait que ceux qui ne faisaient pas preuve de loyauté.

Citation :
Comme je hais le milieu de semaine, le jour des enchères, et comme j'aimerais que mon travail ne me force pas à y assister. Alors que midi approche, les rues se vident et je me tiens à l'écart, pendant que les gobelins font avancer une file d'esclaves enchaînés, à travers les ruelles crasseuses, en direction du bâtiment des enchères. Le long du trajet, derrière les portes entrouvertes, les femmes pleurent et cachent les yeux de leurs enfants, pendant que les esclaves, hommes et femmes, se débattent dans leurs lourdes chaînes.

La marche des esclaves est un rituel quotidien, car les mines et les forges de Mont d'Acier ont un besoin insatiable de vies humaines. Quand les esclaves atteignent le bâtiment, je me joins à la foule qui se rassemble, attirée par le triste spectacle. Face à cette audience, il y a les Dorns locaux, arborant les couleurs vives des clans Strathan et Kalle, accompagnés de quelques légats en robe ébène et de l'oruk (NDLR : chef orque) Kregar, à la recherche de guerriers pour ses arènes. J'observe pendant que les enchérisseurs s'approchent des esclaves, en se pinçant le nez pour ne pas sentir leur odeur. Ils vérifient leur état de santé, leur force et jugent de leur apparence. Les enchères sont rapides, car la plupart des esclaves sont destinés aux mines et à une vie courte au service de l'Ombre.

A la fin, les hommes des clans ne prennent que quelques esclaves, et ne montrent aucune pitié devant le sort qui attend leurs frères dorns. Je ne suis pas mieux, je viens ici depuis des années, et je n'ai pas dépensé une seule et misérable pièce pour sauver l'un d'entre eux.

Citation :
Un homme seul marche le long d'un chemin de marchands à peine visible, recouvert d'herbes-lames. Il semble connaître la route et se déplace avec détermination en direction d'un groupe de bâtiments construits près d'un bosquet d'arbres agités. L'épée et l'arc dans le dos, le poignard de combat à la main, cette silhouette est celle d'un guerrier ou d'un chasseur sur le retour. A part le chant des oiseaux qui volètent dans les arbres, il n'y a aucun bruit : on n'entend ni le son des gens au travail, ni le fracas du marteau sur l'enclume, ni les cris des boros emmenés au pré, ni les discussions des villageois qui évoquent leur journée. L'homme qui s'approche ne découvre qu'un village détruit. Les portes ont été enfoncées, et au moins deux bâtiments ont été brûlés. Leurs cendres sont sans doute froides depuis bien longtemps. Le visage ruisselant de larmes, le guerrier entre dans une petite maison située dans un coin du village. Il n'y a aucun indice permettant d'identifier les attaquants, et tous les corps ont disparu. Les yeux chargés de larmes, l'homme fouille les décombres à la recherche de reliques du passé ou d'objets de valeur. Puis, au loin, un chien se met à grogner. Ses jappements ne sont pas emplis de haine, mais de peur. Levant la tête, le guerrier voit les ombres s'étendre sur le sol, alors que le soleil se couche sur la plaine. Il sait qu'il doit se trouver le plus loin possible de son ancienne maison lorsque la nuit tombera. Quelle que soit la force qui a détruit son village, elle peut revenir. Pire encore, ses amis et ses proches peuvent très bien ne pas avoir trouvé le repos au fond de leur tombe...

Citation :
Couthlin grimaçait à cause des odeurs qui montaient des rangs. Des relents de sueur, de sang et de fluides corporels tout aussi désagréables parvenaient à ses narines, tandis qu'il déambulait sur le sentier surélevé. La populace fourmillait en contrebas, comme un troupeau stupide.
"Civilisés!"
La grande créature canine qui le précédait s'arrêta, le regarda et agita la tête d'un air confus. Le légat fronça les sourcils et continua d'avancer, tirant sur le chaîne attachée au collier de l'animal.
"Animal stupide. Non, ils ne sont pas civilisés. C'était ironique. Je suis d'humeur facétieuse. Retourne à tes reniflements."
Le chien, possédé par un astirax, recommença obligeamment à pointer son museau en l'air.

Le légat fronça à nouveau les sourcils. Il trouvait pathétique de dépendre d'une communication à sens unique avec cet animal chasseur de magie. Ses talents de diplomate et de manipulateur seraient sans doute émoussés d'ici son retour à Theros Obsidia.

Un reniflement de l'astirax tira Couthlin de ses pensées. L'animal canin était en train d'observer attentivement une personne qui passait en contrebas. Les yeux noirs de Couthlin suivirent eux aussi la silhouette et remarquèrent une forme étroite et suspecte, qui sortait de sa cape. La garde d'une épée, semblait-il.
"Une arme... magique?" demanda-t-il tout bas.
L'astirax grogna en signe d'assentiment.
"Alors suis-le!" dit avidement Couthlin en libérant le chien. "Reviens me voir au temple quand tu auras découvert son repaire."

La bête se glissa dans les ombres et s'en alla au trot derrière la silhouette incriminée... et vers la mort, espérait Couthlin. Le chien de chasse avait été le témoin de beaucoup trop d'intrigues et de coups tordus fomentés par son maître. Le mercenaire qu'il suivait à présent avait accepté rapidement les termes du contrat, à savoir tuer l'astirax en échange de l'épée que le légat lui avait donnée.

Pendant ce temps, en bas, l'astirax salivait déjà. L'odeur de la magie était lourde dans l'air. Elle provenait non seulement de l'épée, mais aussi de plusieurs carreaux d'arbalètes enchantés. Tous étaient pointés en direction du sentier surélevé, celui sur lequel marchait son maître.
Ou plutôt son ancien maître.

Citation :
Toute ma vie, j'ai eu du respect pour Eanos, le forgeron de notre village. Eanos était l'homme le plus grand du village. Lors d'une démonstration de force, à la veille du solstice d'été, il souleva toutes les pierres rondes de la place du village au dessus de sa tête et les projeta à trois longueurs de son corps. Les autres hommes n'étaient même pas capables d'en soulever une, et encore moins de la jeter.
Eanos était toujours le premier debout quand il y avait du travail, et il n'y avait rien qu'il ne puisse réparer grâce à sa force et aux outils qu'il était capable d'utiliser. Les orques le tourmentaient constamment, prêts à se mesurer à lui, mais il ne répondait jamais à leurs provocations. Il était clair que le légat local ne l'aimait pas, mais jusqu'à présent, Eanos ne lui avait jamais donné une seule raison de laisser libre cours à sa colère.
Il y a quatre jours de cela, un vagabond vint au village, apportant des nouvelles et quelques objets à troquer. Il possédait des baumes de soin pour les brûlures et les urticaires dont nous avions désespérément besoin. Il proposa de nous échanger les baumes si Eanos lui réparait un hachoir et quelques outils en métal. Eanos savait que la loi lui interdisait d'utiliser la forge sans permission, mais il ne vit pas de mal à réparer de simples petits outils. Le vagabond était en réalité un espion envoyé pour faire en sorte qu'Eanos viole les lois.
Le l'égat et le vagabond, accompagnés d'une douzaine d'orques en armes, se rendirent chez Eanos juste après l'aube. Pour son crime, il fut condamné à trente coups de fouet. Eanos, qui aurait facilement pu briser les vertèbres du légat, avança humblement jusqu'à un poteau de bois qui avait été enfoncé sur la place centrale du village. Il l'agrippa tandis que les orques le frappaient de toutes leurs forces. Eanos hurla mais ne relâcha jamais son étreinte du poteau.
Quand tout fut terminé, nous lavâmes ses plaies du mieux que nous pûmes et le transportâmes dans son lit. Voilà trois jours maintenant qu'il n'a pas retrouvé l'usage de son bras gauche. Certains craignent qu'il ne le puisse jamais.

Citation :
Mon seigneur et maître,
Les nouvelles du front ne sont pas bonnes. Je sais que nombre de vos légats et de vos généraux vous ont menti en vous décrivant de soi-disant grandes victoires, car ils craignent que la vérité ne déclenche votre courroux. La dévotion que je porte au dieu unique est plus grande que la peur que m'inspirent ses serviteurs sacrés, vous y compris.
On raconte des milliers de choses à propos de cette forêt, et , ma foi, même les plus incroyables ne parviennent pas à décrire la réalité. C'est un cauchemar, un enfer impénétrable, aux couleurs vertes et marrons, et j'ai depuis longtemps abandonné tout espoir d'en revenir vivant. Cet endroit est infesté de démons, hanté par des fantômes à la peau blafarde, et ces créatures massacrent nos troupes sans distinction ni pitié. Les orques, qui sont pourtant élevés pour devenir de véritables tueurs et chasseurs, sont comme des enfants perdus au milieu de ces arbres ancestraux. Dans les premiers temps, je ne comprenais pas pourquoi ces prédateurs-nés se comportaient comme des proies craintives, et pourquoi leurs cris de guerre se transformaient en miaulements d'enfants. Maintenant, je sais.
Les orques, mon seigneur, sont terrifiés par cet endroit. Comme moi, ils savent qu'ils vont mourir ici.

- extrait d'une lettre interceptée sur un messager alors qu'il tentait de quitter la Veradeen pour rejoindre Theros Obsidia.

Citation :
Tu étais fort, un adversaire de taille ;
Mon sepi coupe ta peau comme il coupe la mienne,
Je t'honore donc, toi qui me nourris.
Ne laisse aucun esprit t'empêcher de passer.
Ne laisse aucun esprit nous affaiblir.

- Le chant du Sepi (mantra que les chasseurs danisils répètent pendant qu'ils dépouillent le gibier)

Citation :
L'Ombre est notre sage-femme
Notre mère est perdue à jamais.
Nous sommes des orphelins, adoptés par la pierre.

Les jours heureux ont été dissipés.
Les héros marchèrent à la guerre ;
Et ni les héros, ni la lumière du jour ne reviennent.

Nous avons creusé dans nos montagnes de nobles citadelles
Qu'aucun nain ne foule plus.
La pierre s'effrite et les places tombent,
Laissant le roc se décatir dans les ténèbres.

Les elfes ont tissé la magie,
Et de magnifiques manoirs dans la verdure.
A présent les arbres comme des torches se consument,
Et les Affamés se repaissent de tout espoir.

La poussière aveugle les habitants de la plaine ;
Les rivières rejettent d'amers présents ;
La bière dans la bouche a un goût de cendre ;
La viande se gâte sur l'os ;
Les vertus des graines se flétrissent.

Les échos des marteaux résonnent sur les toits des nains
Et l'esprit du guerrier se glace.

- inscription anonyme gravée dans l'antichambre des héros de la forteresse naine de Calador.
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Izrador

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MessageSujet: Re: La vie sous le joug de l'Ombre   La vie sous le joug de l'Ombre I_icon_minitimeDim 1 Jan - 11:58

Les Clans de la Maison Falon :

Aujourd'hui, les hommes du clan Falon proprement dit sont presque tous d'origine erenienne ou sarcosienne, car le Prince a remplacé ceux qui avaient fui ou qui avaient été tués par des hommes à lui.

Les clans Strachan et Kalle furent les deux seuls clans à soutenir la traîtrise d'Aushav. Ils sont aujourd'hui riches et influents. Leurs hommes sont autorisés à porter des armes en ville et aux abords, tant qu'ils portent les couleurs de leur clan.

Les clans Fathan et Caine ont fui à l'ouest, dans les montagnes et les bois touffus de Lia Rudh Emyn. Des rumeurs les associent à la maison Redgard.

Les clans Banoch et Lannal ont fui au nord, repeuplant les villages abandonnés laissés dans le sillage des troupes de l'Ombre. Des rumeurs prétendent qu'ils ont pu survivre grâce à la protection de Cendara, une entité prétendant être un ancien esprit des Dorns.
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La vie sous le joug de l'Ombre
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